Noël en terre Bretonne, une tradition ancestrale

Nedeleg e Breizh

Origines de la tradition

Depuis l’époque Celte, le 24 Décembre est associé à un rite festif. Nos ancêtres Bretons célébraient le solstice d’hiver, annonciateur du retour des beaux jours et de la victoire du soleil sur les ténèbres hivernales. Malheureusement, de nos jours, aucune trace écrite ne témoigne des coutumes qui rythmaient la célébration. Cela dit, on peut facilement imaginer que les croyances n’avaient pas grand-chose à voir avec un grand monsieur habillé de rouge et ses lutins.

Plus tard, la religion catholique s’installe sur le territoire. Les églises, chapelles, calvaires et coutumes chrétiennes forment notre héritage et s’ancrent dans les mœurs. La date du solstice d’hiver est reprise par le pape Jules 1erafin de remplacer la fête païenne tout en gardant le thème de la renaissance du soleil, cette fois identifié sous la naissance du Christ.

La messe de Noël devient alors un rendez-vous incontournable lors du réveillon. Les habitants se rendaient à l’église en procession, dans le noir, à la lueur des torches et au rythme des chants de Noël. Ceux restés à la ferme ou à la maison disposaient des couronnes de paille dans les champs afin d’assurer une bonne récolte pour l’année à venir. On allumait une bûche d’un hêtre, d’un chêne ou d’un ormeau durant la veillée, les cendres étaient récupérées puis conservées dans les maisons jusqu’à l’année suivante pour protéger des incendies.

 

La place de la culture bretonne

Encore aujourd’hui, l’identité bretonne résonne lors des messes du réveillons grâce aux nombreux cantiques chantés en Breton par les anciens et repris en chœur par les plus jeunes (qui ne savent pas forcément ce qu’ils chantent). De plus, certains contes Bretons, si souvent transmis oralement, ont traversé les âges, grâce aux écrits de Théodore Hersart de la Villemarqué, Anatole Le Braz ou encore Pierre Jakez-Hélias et viennent bercer les jeunes générations. Les légendes racontent qu’en cette nuit sainte de Noël, ni les Korrigans ni l’Ankou (le squelette de la mort), ne pouvaient sortir. De même, un conte retrace l’histoire des marins, péris en mer, qui venaient chanter le soir de Noël dans la baie des Trépassés.

 

Les cadeaux de Noël

Qui d’entre nous n’a jamais entendu dire ces parents ou grands-parents :

« Moi à mon époque à Noël, je recevais seulement une orange et un petit Jésus en sucre ! »

L’attention était aussi belle qu’aujourd’hui. Les enfants recevaient une sucrerie ou une pomme dans leurs sabots, posés auprès de l’âtre, à condition qu’ils soient propres. Peut-être même que la menace des parents sur la gentillesse de leur enfant pendant l’année était déjà de mise …

 

Quoi qu’il en fût par le passé, Noël reste une tradition très majoritairement fêtée dans la région où partage, fête et joie sont les maîtres mots pour réunir toute la famille autour d’un bon repas.